Le taux de tabagisme chez les adultes américains a atteint son niveau le plus bas en 2022 depuis que les responsables de la santé ont commencé à le mesurer, selon les résultats d’une enquête publiée hier. Cette baisse s’accompagne d’une augmentation du pourcentage d’adultes américains qui vapotent.
Les résultats préliminaires pour l’année 2022 de l’enquête nationale sur la santé (NHIS) montrent que seulement 11,2 % des adultes fumaient tous les jours ou certains jours. Plus de la moitié des adultes interrogés, soit 5,8 %, utilisaient des produits de vapotage tous les jours ou certains jours. Au quatrième trimestre de 2022, la prévalence du vapotage chez les adultes a atteint 6,6 %, soit le chiffre le plus élevé depuis que le NHIS a ajouté le vapotage à son enquête en 2019.
Ces résultats sont des estimations et pourraient être révisés ultérieurement. Le NHIS est mené chaque année par le National Center for Health Statistics (NCHS), une unité des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
La vape semble entraîner une baisse rapide du tabagisme
Les résultats de l’enquête fournissent davantage de preuves que la baisse à long terme du tabagisme chez les adultes a été accélérée par l’adoption de la vape. En 2009, au début de l’ère de la cigarette électronique aux États-Unis, la prévalence du tabagisme chez les adultes était de 20,6 %. Depuis lors, le tabagisme chez les adultes a chuté de plus de 45 %. Entre 1997 et 2009, le tabagisme a baissé de seulement 16,6 % (de 24,7 à 20,6 %).
La prévalence du vapotage a brièvement diminué en 2020, à la suite de la panique de l’EVALI en 2019, lorsque de nombreux fumeurs adultes ont été effrayés par l’utilisation de produits de vapotage par les responsables de la santé qui ont attribué à tort le vapotage de nicotine à des milliers de lésions pulmonaires causées par des cartouches de vape au THC contaminées. Cependant, depuis la baisse à un niveau bas de 3,5 % au troisième trimestre de 2020, le taux de vapotage chez les adultes a augmenté et est resté supérieur à 5 % depuis octobre 2021.
Les résultats sur le tabagisme et le vapotage chez les adultes sont conformes à ce que nous savons sur le tabagisme chez les jeunes : la consommation de cigarettes chez les adolescents a commencé à baisser rapidement à mesure que le vapotage devenait populaire. Le tabagisme chez les adolescents est désormais au bord de l’extinction.
L’enquête nationale sur le tabagisme chez les jeunes en 2021 (NYTS) a montré que seulement 1,5 % des élèves du secondaire et du collège avaient fumé au cours des 30 derniers jours. Seulement environ un sur 250 lycéens a déclaré fumer quotidiennement ou presque quotidiennement en 2021. (Les CDC n’ont pas encore publié les résultats sur le tabagisme de l’enquête NYTS 2022.)
La baisse du tabagisme a été largement ignorée
L’histoire a reçu peu d’attention de la part des médias nationaux. CNN et AP en ont parlé, mais la plupart des grands médias, dont CBS News, le Washington Post et le Los Angeles Times, ont repris l’histoire de l’AP plutôt que de confier la tâche à leurs propres journalistes. Le New York Times n’a apparemment pas du tout couvert l’histoire.
Ni CNN, ni AP n’ont suggéré que la croissance de la prévalence du vapotage chez les adultes avait quelque chose de positif à voir avec la baisse du tabagisme. Loin de là. Le vapotage a été présenté comme un risque associé.
L’article de l’AP comprenait des citations de l’anti-vapotage Jonathan Samet, qui a exprimé sa préoccupation quant au fait que, même si le tabagisme continue de diminuer, la « dépendance à la nicotine » pourrait se poursuivre en raison de la popularité du vapotage. Le journaliste de l’AP a également cité l’American Heart Association, affirmant que « la dépendance à la nicotine a ses propres implications pour la santé, notamment le risque d’hypertension et un rétrécissement des artères ». (L’utilisation de la nicotine en dehors du tabagisme ne provoque pas d’hypertension à long terme et n’est pas prouvée pour causer des dommages aux artères.)
La journaliste de CNN, Jen Christensen, a inclus une longue liste de raisons pour lesquelles personne, y compris les fumeurs actuels de cigarettes, ne devrait essayer le vapotage, citant des déclarations antérieures du CDC, de la FDA, de l’American Lung Association, de l’American Academy of Pediatrics et du chirurgien général des États-Unis.
« La US Food and Drug Administration affirme qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour soutenir les affirmations selon lesquelles ces produits sont des outils efficaces pour aider les gens à arrêter de fumer », a écrit Christensen. « Aucun d’entre eux n’est approuvé à cette fin. La FDA affirme qu’il n’y a pas de produits du tabac sûrs, y compris les cigarettes électroniques, les vapes et autres systèmes électroniques de délivrance de nicotine. »
